En Réaction #1

« En réaction », c’est un nouveau format d’entretien qui fait réagir mon intervenant aux citations que je lui propose.

Réaction inconditionnellement libre !


Arthur Sapaudia : Bonjour à toi Yves, ô responsable de la section E&R Rhône-Alpes.

Pour débuter, je te propose cette courte citation :

Le renoncement à l’idéal est un signe de notre décadence.

Pierre-Joseph Proudhon, La Pornocratie (1875)

Yves : Bonjour cher Arthur, et merci de me donner à nouveau la parole.

Rebondir sur des citations n’est pas chose aisée lorsqu’elles sont bien choisies, car si un grand esprit exprime une idée forte en peu de mots, le commentaire risque fort de l’alourdir. Je vais m’efforcer de faire de mon mieux !

Venons-en au fait, selon Proudhon, le renoncement à l’idéal serait un signe de notre décadence : je souscris à cette idée. Depuis l’illustre Platon, qui a donné à idea un sens philosophique, devenant ainsi le fondateur de l’idéalisme. Notre tradition est imprégnée de ce courant qui semble aujourd’hui un peu trop incarné sous la forme d’un rat de bibliothèque anémié et rêveur.

Notre approche est tout autre, car c’est notre idéalisme qui est l’élan fondateur de la civilisation. Par l’idéalisme, nous transcendons la pulsion individualiste et formons la communauté. Il pousse à agir dans le réel, vers le grand et le beau. À fuir et à écarter le dégénéré.

Alors, Proudhon a raison : abandonner cet idéalisme, c’est se rapprocher du matérialisme jérusalémique, destructeur et avide. Autrement dit, entrer en décadence.


« Ces messieurs, en effet, ne pensent nullement, avec Proudhon, que le guerrier soit l’idéal de la dignité virile ; tous ces “femmelins”, en raison même de leur féminisme essentiel et de leur impuissance, détestent a priori ce qu’ils se sentent bien incapables d’avoir ou d’acquérir : la force, la loyauté, la droiture, le sentiment de l’honneur du soldat, eux les fourbes et les tortueux, qui préfèrent toujours les voies obliques et les moyens détournés d’arriver à la puissance, et qui, boursicotiers sur la foire aux Idées, sont comme leurs compères, les boursicotiers de la Bourse, complètement dénués du sentiment de l’Honneur et voués éternellement à la Ruse, cette arme des faibles.

Édouard Berth, Les Méfaits des intellectuels (1914)

Cette citation de Berth fait écho à mon commentaire sur celle de Proudhon. Depuis la révolution française, il existe dans ce pays une tendance à l’intellectualisme qui nous est odieuse. C’est une conséquence inévitable de la domination culturelle d’une tribu perdue dans des abstractions millénaires, dont le cerveau est enlisé dans des tentatives de surmonter les contradictions de sa pensée et qui considère les raisonnements inutilement sophistiqués comme la forme la plus élevée d’intelligence.

Pour qu’un tel parasite puisse  donner le ton dans une vieille nation indo-européenne, il doit d’abord provoquer un bouleversement des valeurs, afin d’être en mesure, comme le dénonce Berth, d’accéder au pouvoir par des méthodes détournées. C’est ainsi que l’on se vautre dans le formalisme, les normes abstraites et les lois figées.

Les hommes de notre tradition sont étrangers à ce procédé et ne peuvent que s’y perdre ou succomber à l’immobilisme. C’est pourquoi nous opposons le droit, instinctuel et vivant à la loi, abstraite et figée. Particulièrement le droit de légitime défense de nos intérêts vitaux.
À la tromperie des fourbes, nous opposons la force brute des corps sains. L’histoire nous enseigne que l’on finasse moins efficacement quand on est éprouvé physiquement.


« Or, s’il est un domaine où fascisme et national-socialisme se montrent ouvertement parodiques, c’est bien celui de l’univers symbolique et, par-delà, celui de l’héritage culturel tout entier.  (…) Avec le national-socialisme, les choses s’aggravent car on a affaire à l’instrumentalisation, à la manipulation systématique du symbole à des fins exclusivement profanes, comme le prouve le cas de la récupération « germanisante » d’un signe aussi universel que la swastika, récupération qui ne manqua d’alerter très tôt, on le sait, René Guenon. Mais derrière la manipulation, il n’y a la plupart du temps, chez les nationaux-socialistes, qu’un fond d’ignorance et d’incompréhension radicale de la mentalité traditionnelle (…).» 

Philippe Baillet, Les rapports de Julius Evola avec le fascisme et le national-socialisme, Revue Politica Hermetica n°1 (1987) 

Ce que Philippe Baillet reproche aux nationaux-socialistes, ils peuvent le porter épinglé à leur chemise comme une médaille. Si ces gens s’étaient rendus coupables de guénonneries, ils auraient démérités. À l’exception des travaux – pas tous dénués d’intérêt – de l’Ahnenerbe Forschungs und Lehrgemeinschaft (Société pour la recherche et l’enseignement sur l’héritage ancestral) créée sous l’impulsion d’Heinrich Himmler, Walther Darré et Herman Wirth, tous les trois versant dans un occultisme de foire pour lequel Hitler avait un mépris souverain, le mouvement n’avait pas le goût de la métaphysique des symboles.

L’origine même de l’utilisation du swastika – bien que justifiée a posteriori comme symbole découvert lors de fouilles archéologiques dans la région de la Saale – n’est pas tout à fait éclaircie, mais il est peu probable que les fondateurs du NSDAP se soient embarrassés d’une interprétation ésotérique de gratte-papier new-age.

Pour les nazis, révolutionnaires au sens d’avant 1789, il fallait chercher le retour à l’origine des anciens Germains : la force et la vérité logent dans le sang, pas dans une force supra-humaine située dans un arrière-monde. C’est ici que l’on doit régner, pas dans une seconde vie qui nous attend au-delà de la nôtre.


L’apparence des chemtrails est nettement différente de celle des traînées de condensation laissées par les avions de ligne et il est évident, à l’œil nu, quels que soient les démentis des autorités, que contrails et chemtrails sont deux phénomènes distincts. Mais, comme d’habitude, elles nient en bloc : c’est une vue de l’esprit, la « théorie du complot » (Réponse bien pratique pour cacher toutes leurs saloperies…)  « Ça n’existe pas. » (…)   

Pourtant, l’accumulation des faits, des photos, des vidéos, des tests en laboratoire, de documents officiels et d’innombrables témoignages prouvent qu’il y a des épandages en cours depuis des années au-dessus de nos têtes et la présence de produits chimiques dans les bacs à sable de nos enfants, qui seraient dispersés volontairement dans le ciel.

Claire SéveracLa guerre secrète contre les peuples (2015)

Avant toute chose, je dois exprimer toute ma sympathie et mon respect à Claire Séverac, qui a été une femme courageuse. Qu’elle repose en paix.

Malheureusement, la citation que tu me présentes m’oblige à exprimer dans le même temps mon désaccord.

Il y a un travers non moins dangereux que l’intellectualisme que j’ai dénoncé dans les commentaires précédents et qui constitue une démarche, non pas opposée, mais inverse. Comme le reflet d’un miroir n’est pas le contraire de ce que l’on voit, mais son symétrique : c’est une forme de paresse intellectuelle, d’acédie.

Tout est dans la première phrase de cette citation : une chose est évidente à l’œil nu, et cela suffit. Malheureusement, si Claire Séverac avait observé à l’œil nu le mouvement du soleil, elle aurait constaté par elle-même que, se trouvant sur un sol immobile, l’astre du jour se déplaçait au-dessus d’elle. Conclusion inévitable : le soleil tourne autour de la terre. Un peu léger.

Je ne sais pas ce qu’il en était de Claire Séverac, mais je suis toujours stupéfait de rencontrer des gens qui ne tarissent pas d’éloges sur le regretté professeur Faurisson – qui a passé la moitié de sa vie à nous mettre en garde sur les égarements de la mémoire des témoins et la faiblesse des souvenirs – m’affirmant avec un aplomb déconcertant qu’ils ont, d’une part, une foule de témoins à l’appui de leur thèse, et d’autre part, un souvenir précis de l’état du ciel lorsqu’ils avaient 8 ans et demi.

Certains ont décidément une bibliothèque, comme les eunuques ont un harem.

Ces gens qui n’ont vraiment pas l’esprit de système ne semblent pas ébranlés qu’un leader fort, qui n’a pas la langue diplomatique dans la poche et est en guerre quasi-ouverte contre l’OTAN, ne saisisse pas une si belle occasion d’humilier l’Occident et d’y susciter la révolte en dénonçant un crime aussi grave que celui qui consiste à empoisonner sa population à l’aide d’avions d’épandage.

Pire encore, si l’on en croit certaines vidéos, il y aurait des chemtrails en Russie ! Il faut croire que le FSB n’a pas accès à YouTube, puisque c’est sur ce site hautement secret qu’on trouve les preuves du crime. Les forces occultes capables d’organiser un tel complot n’ayant pas été en mesure de censurer cette plateforme connue pour son indépendance !

Je ne suis pas contre l’agitprop et le cynisme politique, mais il ne faut pas verser dans le grand-guignolesque, sous peine d’avoir les ennemis qu’on mérite et d’en arriver à se prendre des claques de la part de Julien Pain, un comble.


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