« Je profite également de l’occasion pour témoigner tout mon respect et ma camaraderie aux militants bénévoles d’E&R qui rendent tout cela possible lors de leur temps libre. J’ai rencontré des personnes vraiment fantastiques dans le milieu. Et je dois dire que cela donne certainement espoir pour des lendemains meilleurs. »
Arthur Sapaudia : Victor, vous êtes de nationalité Serbe et vivez en Suisse. Vous avez toujours montré votre admiration pour le génie français. Est-ce pour cela vous soutenez les idées d’Alain Soral et que vous êtes militant à Egalité et Réconciliation ?
Victor : Arrivé en Suisse depuis mon pays natal, la Serbie, j’ai atterri dans un canton francophone à l’âge de 3 ans. Je me suis ainsi retrouvé très tôt à baigner dans une culture occidentale et latine. Alors qu’en tant que slave balkanique, c’est bien d’une éducation est-européenne dont j’ai bénéficié à la maison.
La Suisse connaît la particularité de regrouper en son sein plusieurs traditions, plusieurs religions et plusieurs zones linguistiques, le tout réparti entre 26 cantons. Ayant changé de lieu de résidence au sein de la confédération helvétique plusieurs fois, pour les études ainsi que pour le travail, j’ai très rapidement pu me rendre compte des différences entre les traditions catholico-latine (zone Suisse romande) et germano-protestante (zone Suisse alémanique).
Bien que les germains aient nombre de qualités, mon affinité s’est rapidement révélée en faveur de l’esprit latin. Ceci était principalement dû au savant mélange dont vous faites preuve, à savoir : honnêteté et travail d’un côté et joie de vivre et chaleur humaine de l’autre.
Ainsi, ayant résidé à Genève, canton majoritairement protestant, j’ai eu la chance de rencontrer et fréquenter des français. Certains d’entre-eux suivaient une certaine association du nom d’E&R.
Mon premier contact avec E&R s’est fait au grâce au livre d’Alain Soral Misères du désir. Ce fut une lecture qui initia le sentiment que je n’étais pas le seul à penser, ou au moins, à ressentir instinctivement certaines choses. Sentiment qui me suis fidèlement depuis toutes ces années au contact de l’association.
Pour ce qui est du génie français, je peux dire que votre style me parle beaucoup. J’ai l’impression que votre force réside dans le fait de savoir marier certaines choses complexes, riches et subtiles avec authenticité, clarté et goût. Pour employer un anglicisme, je dirais donner de « l’appeal ». Et pour parler en bon français, je dirais simplement donner du style. La partie géniale intervient au moment de rendre quelque chose accessible, tout en évitant soigneusement de le rendre vulgaire… J’appelle ça « le goût du beau ». Ça n’est pas pour rien que les yeux du monde sont braqués sur la France depuis quelques siècles déjà. Et le beau mérite toujours qu’on le préserve, en se battant pour lui s’il le faut.
AS : Je vous sais lecteur de Nietzsche. La virilité, le courage, la « volonté de puissance » ont sombré en Europe de l’ouest et particulièrement en France. Qu’en est-il en Europe de l’est et spécialement en Serbie ? Voyez-vous là-bas une différence de comportement face au mondialisme et au projet d’anéantissement du peuple blanc ?
V : Il y a quelques décennies de cela, lors des événements ayant mené à la dislocation et à la disparition du pays où je suis né (ex-Yougoslavie) et à tout ce qui s’en est suivi, j’ai observé les réactions de mes compatriotes. Et j’ai remarqué qu’en comparaison avec un citoyen Suisse, lequel a le réflexe naturel d’invoquer l’armée et la police en employant la 3ème personne du pluriel pour désigner ceux qui défendront la population ainsi que ses intérêts en cas de troubles, nous autres slaves du sud avons plutôt tendance à parler à la première personne. Je trouve que ceci démontre bien la dichotomie entre une société de droit et une société de devoir. Il est évident qu’une armée de professionnels sera plus performante qu’une armée de miliciens, mais une telle approche a toutefois le mérite de révéler la grande santé dont un peuple fait preuve.
En effet, dans ma culture la violence a encore toute sa place. À savoir que c’est un outil comme les autres (et perçu comme tel) dont l’emploi n’est nullement moralisé de façon naïve (violence comme source du mal) et qui ne représente pas non plus un tabou. Paradoxalement, à ce que j’ai pu observer, ceci produit un peuple qui a moins le réflexe de la violence. Car ceux qui connaissent et/ou maîtrisent celle-ci la respectent d’autant plus. Alors que ceux qui se bercent d’illusions et qui se sentent protégés par la morale ou la bienséance auront plus tendance, dans leur inconscience et au moyen d’une agressivité et violence verbales et/ou symboliques, à taquiner les limites de l’autre…
Vous mentionnez Nietzsche dans votre question. Effectivement, c’est un auteur qui m’a permis de comprendre nombre de mécanismes et d’expliquer bien des problèmes à priori indétectables et donc à priori inexistants. Voyez-vous, chez l’être humain, le système d’exploitation (programme de base dans un ordinateur permettant l’utilisation de celui-ci ainsi que l’installation de programmes) est la Morale qui l’anime. Plus concrètement, il s’agit de la définition qu’il se fait du Bien et du Mal. Tous les autres principes, valeurs ou grilles de lecture viennent se greffer là-dessus. La Morale est donc le fondement qui va déterminer et fixer le cadre ainsi que toutes les limitations futures de l’édifice que l’on voudra ériger en soi et autour de soi (cf. Fenêtre d’Overton). Il sera également utile de rappeler que la perception de la réalité est souvent bien plus importante que la réalité.
Pour l’homme occidental, la Morale découle principalement du christianisme universaliste (ambition d’apporter le salut au monde, égalitarisme universel, prosélytisme, monopole de la vérité, volonté d’éviter à tout pris le « mal », « l’enfer » et de mériter le « paradis » par le sacrifice en prenant souvent le rôle de martyr par altruisme). Souvent, les morales aux berceaux économiquement pauvres, n’ayant pas le luxe de se préoccuper de leur prochain et du monde, se contentent en principe de valeurs plus terre-à-terre, le plus souvent tribalistes. Elles sont d’avantage concentrées sur la survie et le bien-être immédiats et matériels des membres de la famille élargie (tribu) plutôt que sur des idéaux lointains et abstraits d’une communauté plus grande (tel la nation par exemple).
L’universalisme tel que nous le connaissons aujourd’hui et auquel la France a grandement contribué, connaît certainement des avantages en termes d’assimilation, d’enrichissement et d’échange mutuel (à la façon de l’empire Romain). Toutefois, ce logiciel ne peut être viable qu’entre personnes ayant une Morale et des ambitions similaires. À savoir que si vous, en bon universaliste rempli d’espoir et d’altruisme ambitionnant d’aller au paradis, vous mettez gentiment à disposition vos ressources à des peuples tribalistes ayant naturellement des réflexes de survie basés sur l’appropriation de ressources, votre exemple sera perçu par ces derniers comme une faiblesse et ne va pas provoquer en eux un désir de collaboration ou d’entraide mutuelle. Mais plutôt un désir instinctif de conquête. Ce qu’il faut comprendre c’est que pour un esprit tribaliste, s’accaparer les ressources d’une tribu autre que la sienne tout en annihilant celle-ci afin de prévenir tout risque de vengeance ultérieure fait partie du Bien en terme de Morale, ce qui pour l’homme moyen occidental est évidemment loin d’être envisageable.
Évidemment, il ne s’agit pas de généraliser à outrance. Et je ne prône nullement une supériorité morale. Mais plutôt une incompatibilité. Nous sommes tous le barbare de quelqu’un. Il ne faut toutefois pas oublier non plus que l’assimilation a eu lieu tout au long de l’histoire de l’humanité. Toutefois les complexités que comporte la culture d’un peuple demande des circonstances particulières et ce sur plusieurs générations afin de pouvoir s’assimiler à un modèle étranger au sien. Et c’est justement la capacité d’offrir ce contexte qui fait défaut à la France à l’heure actuelle. Les causes profondes sont d’ailleurs très bien expliquées par votre association. Les bonshommes de toutes nationalités, races et cultures se retrouvent donc dans l’arène, sans aucun médiateur pour tempérer et canaliser la rencontre entre cultures et avec un gouvernement qui les divise encore plus.
À l’heure actuelle, l’orgueil, l’aveuglement et l’inconscience de l’individu occidental pousse ce dernier à manifester et à imposer avec insistance sa morale d’altruiste, croyant ainsi naïvement donner l’exemple jusqu’à atteindre le salut et sauver le monde. Ou plus exactement, jusqu’à atteindre le suicide, sans jamais réellement se remettre en question. Un des motifs profonds est le besoin de manifester sa supériorité morale (étalage de vertus ou « virtue signaling ») démontrant ainsi qu’il est le plus digne d’accéder au paradis tout en ne voulant plus se dégrader à simplement vivre et à payer le prix que cela demande.
Le modèle assimilationniste français a certainement eu le mérite de fonctionner pendant longtemps. Mais les temps changent et ce qui fonctionnait dans des conditions plutôt homogènes avec des individus plutôt similaires en terme de vision du monde est devenu dysfonctionnel et très dangereux à l’ère de la mondialisation. Époque dans laquelle interagissent des individus de sensibilités et ambitions très différentes et où des entités aux moyens considérables poussent avec insistance les gens vers le communautarisme et vers le conflit. Dans ces conditions, partager ses ressources sans au préalable s’assurer que la partie en face poursuit les mêmes objectifs que soi, condamne à perdre d’avance.
Dans tous les cas, c’est le camp avec les capacités punitives les plus grandes qui fixera de manière ultime les règles du jeu. Tout le monde voit que le rapport de force est peu à peu entrain de changer. Les dés étant pipés, il faudra tôt ou tard réapprendre à compter sur nous-mêmes afin d’infliger des dégâts aux ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur, ennemis de tous les peuples. Ceci toutefois sans nier nos différences. Une morale unique et universelle pour tous les peuples, n’est-ce pas là la base même du mondialisme ?
Comme dit l’adage cité par le regretté Roger Holeindre : « N’est respecté que ce qui est respectable. » La force, à défaut d’être attractive pour la plupart des contemporains, possède du moins l’avantage de toujours inspirer le respect et de fixer les limites. C’est une langue universelle comprise de tous. Si les jeunes français inspiraient plus la crainte et la force brute, les peuples plus virils les prendraient certainement plus au sérieux. Si la France était un état dont les règles sociétales étaient plus fermes (à l’image de la Russie), à l’image d’un père autoritaire, il lui serait beaucoup plus simple d’assimiler les populations barbares. Le manque de virilité est également une des raisons, selon moi, pour laquelle l’islam suit une tendance croissante, donc inverse au catholicisme, ces dernières années en France. Il semble proposer, en apparence, des armes plus efficaces pour affronter la malheureuse réalité de la vie pour nombre de gens. Pendant que la vieille église catholique fatiguée souffre de ses manques de testostérone, d’un sentiment d’appartenance tribale/nationale, de principes virils ainsi qu’une compréhension du monde contemporain. Evidemment il est important de mentionner que la virilité à elle seule est une voie sans issue. Bien qu’indispensable à la survie culturelle, spirituelle et matérielle, elle ne reste qu’un outil et non une destination en soi. Faut-il encore avoir une direction ainsi qu’une réelle envie d’exister.
Le tribalisme, incompris car oublié des civilisations plus évoluées est toutefois validé par la réalité éternelle de l’appartenance. Et il exprime tout son potentiel lorsqu’il est cultivé en parallèle de vertus propres aux peuples civilisés, comme par exemple les connaissances techniques ou les raffinements culturel, intellectuel et spirituel. La combinaison ultime en terme d’aboutissement et d’efficacité serait ce que j’appelle le « barbare civilisé ». Ou le romain de l’antiquité maîtrisant simultanément l’approche « apollinienne » de la science, de la culture et du raffinement, et l’approche « dionyséenne », plus instinctive, viscérale et sauvage. À mon sens plus on marie harmonieusement ces deux énergies, plus peut prétendre atteindre un processus créatif abouti, durable et authentique.
Il ne s’agit pas de devenir décadent. Mais d’assumer la puissance créatrice, le potentiel, le savoir-faire découlant d’états plus spontanés et plus profonds de l’être que l’on refoule au profit de la « civilisation » et de la « morale » contemporaines. Au nom de quoi prétendons-nous aujourd’hui nous ériger en un exemple quelconque? Nos ancêtres doivent certainement en grande partie leur gloire passée à cette folie furieuse, impénitente et décomplexée que nous, descendants dont le seul mérite est d’avoir hérité, n’osons même plus envisager. Une bonne partie de ce que l’on nous encourage aujourd’hui à considérer comme « les pêchés de nos pères » sont les choses mêmes qui nous ont rendu grands et qui nous ont permis d’exister tels que nous sommes aujourd’hui. Le politiquement correct couplé à la haine de soi et à la culpabilisation ont peu à peu rendu tabou et malsain le fait même de songer à sa propre survie, ce qui équivaut à un virus inséré dans les esprits invitant certains peuples à leur propre extinction.
De plus, à force de vivre dans des sociétés hyper spécialisées, les occidentaux ont embrassé la tendance à déléguer de plus en plus de leurs responsabilités, perdant ainsi peux à peux certains réflexes essentiels, au profit des droits individuels et au détriment des devoirs collectifs. Je veux faire allusion ici à la théorie évolutionniste du « mismatch » ou l’inadéquation évolutive.
Pour revenir sur la Serbie, il s’agit d’un petit pays qui a pour coutume de compter sur ses propres forces en périodes de crise. Nous avons pour nature d’être des gens très fiers. Malgré ses mauvais côtés, l’ego d’un peuple représente certainement une force vitale pour ce dernier, surtout si couplé à de l’intelligence. Si celle-ci venait à manquer, il faut alors espérer que le bon sens populaire ainsi que les instincts dictent la voie, ce qui est encore commun se chez les peuples plus primitifs préservés de la bien-pensance endémique. Toutefois, il me semble qu’en Serbie nous manquons parfois de visibilité en terme de géopolitique, par exemple en cultivant de vains espoirs pour les promesses chimériques de l’UE. Mais je ressens que les gens font encore confiance à leurs instincts innés de survie, ce qui est certainement bien moins le cas dans les pays à l’ouest de l’Europe où une partie des gens apparaissent comme hypnotisés, démoralisés et fatigués.
L’ampleur du phénomène n’est certainement pas comparable entre les suisses et les français, sachant que ces derniers font moins confiance à leur propre gouvernement. Mais cette overdose de moraline, ou ce complexe de « devoir faire la bonne chose » afin d’intégrer le « camp du bien » et afin de rester du « bon côté de l’histoire » préférant carrément le suicide au « mal » est un problème grave et de plus en plus répandu.
Mon peuple subit également, à l’heure où je vous parle, les mêmes assauts répétés de culpabilisation et de démoralisation de la part de diverses ONG et autres acteurs corrompus par le biais de la culture et du politiquement correct. Je pense ainsi que le remède à cette problématique est à chercher du côté des réflexes plus primaux. Vous savez à l’image de nos aïeux, qui avait le goût de perdre patience et de stopper toute discussion très rapidement une fois qu’ils avaient compris qu’on les menait en bateau. Et qui ne ressentaient pas l’obligation morale de devoir recourir de manière systématique au débat et à la tolérance. Comprenez-moi bien, il ne s’agit plus de rechercher la beauté du geste ou la justice universelle, mais bien de retrouver des moyens pour survivre, vivre et s’épanouir, de manière physique et symbolique. Revendiquer le droit d’exister de la meilleur manière possible, sans gêne et sans complexe. Et pour ça il s’agirait d’envisager l’emploi de d’outils différents que ceux que les pompiers-pyromanes tentent de nous imposer depuis plusieurs siècles déjà.
Ainsi, pour ce qui est de la masculinité, en plus des hommes, il s’agit certainement d’un pilier indispensable aux femmes, aux mères, aux enfants, à la nation ainsi qu’à toute structure hiérarchique qui prétend se maintenir en état de fonctionner. Malheureusement, même au sein des Balkans certains réflexes tendent à être peu à peu dilués dans un processus de culpabilisation, d’hyper-spécialisation et d’invitation constante à une fuite en avant, le plus souvent au moyen d’un progressisme effréné, aguicheur, illusoire et pour une bonne part, stérile.
Le retard de mon peuple à comprendre ces questions est une chose que je ne peux que déplorer. Mais je souhaite de tout mon être à la France qui en a les moyens et qui est bel et bien à l’avant-garde, de donner l’exemple au monde dans ce domaine en allumant le flambeau de la révolte, retrouvant ainsi le lien avec ce qui a fait sa grandeur d’antan.

AS : Qu’est-ce que Alain Soral et E&R ont apporté à votre réflexion ? Pourquoi militer ici plutôt qu’ailleurs ?
V : Je me souviens qu’à l’époque où je découvrais le site internet, la rédaction publiait des lettres de lecteurs. Je me rappelle avoir été très touché à la lecture de certains de ces courriers. Les sujets abordés et l’approche utilisée pour exprimer certaines opinions étaient vraiment rafraîchissantes, en terme d’intelligence et de positionnement. Le courrier qui m’a le plus percuté est celui de l’un de vos jeunes lecteurs, d’origine maghrébine si je me souviens bien, qui disait avoir pris goût à la lecture par appétit intellectuel, commencé à pratiquer une activité sportive, pris sa vie en main et retrouvé Dieu grâce au fait qu’il avait enfin trouvé un endroit l’encourageant avec conviction et lui offrant les outils intellectuels de simplement écouter ses instincts et son bon sens, denrée se faisant de plus en plus rare de nos jours.
Ou encore le courrier d’un lecteur ayant voyagé aux États-Unis et faisant une analyse de ce qu’il avait vu, laquelle se voulait intelligente, attentive aux détails, et surtout cohérente, très loin de l’engourdissement intellectuel et du politiquement correct de la doxa. Il ne m’en a pas fallu d’avantage qu’une bouffée mentale d’air frais pour m’encourager à me plonger d’avantage dans ce qui est aujourd’hui le site de réinformation numéro 1 de France. J’ai donc décidé de suivre les conseils de certaines de mes connaissances de l’époque qui paraissaient plutôt bien informées sur l’actualité. Ils démontraient une approche analytique prenant en compte des variables auxquelles on n’avait pas l’habitude de prêter attention, articulant le tout de manière très cohérente et surtout sans couleur politique particulière. L’idée d’une troisième voie m’a fascinée dès les premières fois, sachant que je me suis formé tout seul à la politique et que je n’ai pas d’affinité particulière à la base. Ayant pour ambition de ne pas être un homme de parti, mais un homme d’idées…
Ce qui a également retenu mon attention, c’est évidemment l’étendue des connaissances qu’à pu accumuler Alain Soral mais aussi la propension de ce dernier à constamment citer des sources externes, à relayer des articles et vidéos ainsi que son élégance et son honnêteté intellectuelle de proposer et rééditer de nombreux livres d’auteurs divers et variés afin d’appuyer ses propres thèses. Au début je prenais la peine de tout vérifier lorsque j’écoutais ses interventions mensuelles. Avec le temps et grâce à sa rigueur, il a acquis crédibilité à mes yeux, je pouvais ainsi me concentrer à digérer les sujets abordés plutôt qu’à les vérifier. Ceux-ci ont petit à petit commencé à alimenter nombre de discussions entre amis et ont surtout bien élargi nos horizons, sur bien des sujets, en dehors de la politique, en nous offrant non pas des réponses toutes faites, mais des pistes de réflexion. Comme par exemple les thématiques sur l’eschatologie et la religion, la sociologie/psychologie et surtout, les femmes…
Soral ne prêche pas pour sa paroisse. Il a des opinions tranchées, il pique, il taille, il choque et il fait rire, mais sur fond de capital intellectuel. Il a les moyens de ses convictions et de son approche. Et il encourage les gens à ouvrir les yeux et à se faire leur propre opinion en s’équipant par eux-mêmes d’outils efficaces. J’appelle cela de l’hygiène intellectuelle.
Je dois avouer que j’ai soumis ses vidéos plus d’une fois à des personnes afin de juger de leur niveau d’intelligence et de bonne foi.
Certains le critiquent de se faire de l’argent entre sa maison d’édition, les produits dérivés et les dons qui sont octroyés à son association. Pour ma part, cela ne me dérange nullement. C’est peut-être un tabou pour certains que de parler d’argent, mais c’est le nerf de la guerre et ça paie la maintenance du site internet. Au vu de son courage et de sa ténacité (le site E&R n’a jamais fait de publicité à ma connaissance, à part pour ses propres produits et n’arrête pas, dernièrement de se faire attaquer financièrement) ainsi que de son sens de l’organisation, de sa position de leader et d’ennemi public, je considère qu’une compensation matérielle est amplement méritée, lui permettant ainsi de continuer son travail tout en gardant une santé mentale et physique adéquates. Je profite également de l’occasion pour témoigner tout mon respect et ma camaraderie aux militants bénévoles d’E&R qui rendent tout cela possible lors de leur temps libre. J’ai rencontré des personnes vraiment fantastiques dans le milieu. Et je dois dire que cela donne certainement espoir pour des lendemains meilleurs.
Je voudrais également ajouter qu’il est important de bien comprendre qu’E&R n’est pas une institution révolutionnaire proposant de nous prendre par la main et de régler tous nos soucis, mais bien une plateforme de contenu intellectuel encourageant le dialogue, l’échange, la remise en question et le contact humain. C’est à nous, à chacun, qu’il revient de reprendre sa vie, sa famille, sa maison, son quartier, sa ville, sa région, et sa nation en main, et de régler les choses qu’il considère comme problématiques, pour lui et son peuple.
AS : Quels livres édités chez Kontre Kulture vous ont particulièrement aidés et touchés?
V : Les livres précurseurs de Soral (Misères du désir, Comprendre l’empire et Vers la féminisation), pour son aptitude à approfondir et à essorer les sujets qu’il aborde, pour sa pertinence ainsi que pour les nombreux exemples et références culturelles citées.
Un autre auteur qui m’a influencé est Lucien Cerise. C’est un auteur de qualité qui va très loin dans les concepts de manipulation à grande échelle ainsi que d’ingénierie sociale. Il a coutume de décrypter un nombre important de mécanismes nous permettant ainsi de nous prémunir de diverses manipulations en évitant les pièges cognitifs et/ou sémantiques imposés par la doxa et les médias dominants.
Trois autres livres m’ont également marqué de par leur contenu. Il s’agit premièrement de La Révolution européenne de Delaisi qui est porteur d’espoir et qui offre les clés économiques permettant de s’affranchir du problème central et usurier de la dette souveraine ainsi que de ses chaînes pesant aux cous des peuples. Et en second lieu, Le manifeste pour briser les chaines de l’usure de Gottfried Feder démontrant le niveau de conscience et de profondeur dont ce monsieur faisait preuve en révélant l’un des problèmes les plus sérieux de notre époque. Et finalement Mein Kampf, réédité par la maison Kontre Kulture, dont le contenu devrait inviter n’importe quelle personne de bonne foi à étudier l’histoire par elle-même et à remettre en question une bonne partie de ce qui est aujourd’hui systématiquement véhiculé.