Céline, le prototype du « gentil » aryen

Marce Aymé – Sur une légende, dans CELINE : Cahiers de l’Herne N°3, 1963


Il s’est créé autour de la personne de Céline une mauvaise légende dont il est en partie responsable, n’ayant rien fait pour la détruire et s’étant même plu à l’entretenir. C’est celle d’un homme violent, hargneux, implacable dans ses haines comme dans ses antipathies, avide d’argent, ennemi de son pays, celle aussi d’un démolisseur anarchisant et d’un pessimiste se délectant de l’être. Bien que les apparences plaident parfois pour elle, une pareille légende est aussi éloignée que possible de la vérité.

Certes, Céline n’était pas quelqu’un d’accommodant ou qui oubliait facilement les torts qu’on lui avait causés. Le pardon du mal, le pardon des injures n’avaient pour lui aucun sens. Il pouvait, dans le courant de la vie, arriver à n’en pas tenir compte, mais il ne les oubliait pas. Le pardon était à ses yeux un acte sinon négatif du moins sans portée, qui n’empêchait pas le mal de subsister, ni l’ennemi de rester dangereux. En face des êtres et des événements, il avait des réactions viriles, spontanées, ne sacrifiant rien à un catéchisme, et il considérait que l’un des premiers devoirs d’un homme est de se défendre. À ses yeux, c’était là une obligation engageant non seulement la fierté de l’individu, mais son salut physique et moral, car celui qui n’a pas de bons réflexes de défense contre ses ennemis, comment saura-t-il se défendre contre la société et d’abord contre soi-même ? Or, dans sa vie comme dans son œuvre, c’est ce « soi-même » que Céline a le plus constamment dénoncé comme le plus redoutable ennemi de l’homme.

Pour ce qui regardait son jugement, ses opinions littéraires, esthétiques, politiques et autres (à vrai dire la politique, où il voyait une matière fluctuante, bassement organique, un assujettissement de la société à ses propres déchets, ne l’intéressait que médiocrement), il montrait également une grande vigueur combative et n’était pas homme à couper la poire en deux pour faire plaisir à un interlocuteur, s’agît-il d’un ami. Cette forte carrure morale favorisait chez lui une générosité de sentiments que les exégètes n’ont guère mise en lumière dans son œuvre, mais qui s’est manifestée tout au long de sa vie. Il aimait l’amitié et s’est toujours montré d’une rare fidélité dans ses affections.

Durant tout l’exercice de cette profession de médecin, qui a eu sur son œuvre littéraire un si grand retentissement, il a fait preuve d’un dévouement et d’un désintéressement admirables, cela jusqu’à la fin de sa vie. Dans ses dernières années, il avait en effet ouvert dans sa maison de Meudon un cabinet médical, moins dans un but de lucre que pour reprendre avec la médecine un contact qui ne fût pas seulement livresque. Il lui vint quelques clients pauvres, qu’il ne put jamais se résoudre à faire payer et auxquels il achetait des médicaments. Non, Céline n’était pas un homme au cœur dur, bien au contraire.

Cette grande tendresse qu’il avait tout naturellement pour les enfants et pour les bêtes suffirait à en témoigner. On a beaucoup dit, de son vivant même et jusque parmi ses admirateurs, qu’il était avare. C’est là une erreur que dénonce justement toute sa vie. À la fin de ses études de médecine, il épousa la fille unique d’un très riche médecin. Normalement, un tel mariage aurait dû être le départ d’une carrière facile et d’un établissement opulent, mais l’argent l’ennuyait, l’argent lui paraissait une tare. Il divorça pour aller mener à sa guise une existence besogneuse. Avoir une clientèle n’était pas son affaire, car cet homme, qui devait plus tard se montrer tyrannique avec ses éditeurs, était incapable de faire rentrer l’argent des consultations, surtout s’il s’agissait de celui des gens pauvres. Il lui convenait mieux d’être médecin d’un dispensaire de banlieue qui payait ses services d’un salaire modeste, du reste suffisant aux besoins de son existence disciplinée.

Rien ne fut changé à ses habitudes de vie lorsque ses livres à grand tirage lui eurent rapporté une fortune qu’à la veille de la guerre, avec une confondante légèreté, il remit à quelqu’un qu’il connaissait fort peu et que rien ne désignait à sa confiance, avec mission de « placer ce capital dans un pays étranger ». Plus tard, alors qu’il croyait rentrer en possession de son bien, il devait constater que cette réserve s’était évaporée, et il eut une grande amertume de s’être ainsi surpris lui-même en flagrant délit de naïveté. Céline n’avait pas le sens de l’argent, ou plutôt, il ne l’avait qu’au niveau des nécessités quotidiennes. Durant les dix dernières années, alors qu’il sentait décliner sa santé et qu’il craignait de laisser sa femme sans ressources, ses familiers l’ont entendu très souvent gémir sur le prix des denrées, affirmer que l’argent était son unique souci, le seul but auquel tendaient tous ses efforts, et il est vrai que dans l’ordinaire de la vie, il comptait au plus près. Mais venait-il à toucher des sommes importantes, il les dissipait à des achats coûteux et futiles, avec cette maladresse impatiente des gens pauvres qui gagnent à la loterie. En vérité, l’argent superflu, celui qui ne sert pas aux besoins les plus simples de la vie, l’a toujours gêné.


J’ai peur que ses biographes et ses commentateurs, au moins dans l’immédiat, l’imaginent et le jugent d’après l’autoportrait qu’à travers ses interviews et ses conversations avec des écrivains durant les cinq ou six années ayant précédé sa mort, il a voulu donner de lui et qui n’est justement pas lui. À cause de l’hostilité systématique et des calomnies qu’il avait subies de la part d’une presse peureuse et vénale, il avait peu d’estime pour les journalistes français. Il se faisait un jeu de les égarer dans un labyrinthe d’opinions excessives ou contradictoires, ne livrant qu’un reflet déformé et dérisoire de lui-même. Sachant qu’il était en France le seul grand écrivain de son temps, c’était pour lui une jouissance de se voir traiter dans les journaux tantôt avec une condescendance amusée, tantôt avec un mépris hautain. Oui, Céline s’est plu à cette opposition choquante, mais non pas si amère qu’il n’y discernât déjà une revanche posthume, et il s’est presque constamment efforcé de l’entretenir. Je crois qu’il aurait été comblé s’il avait pu, du fond de sa tombe, être témoin de ce grand bruit émerveillé mené par la presse française autour du nom d’Hemingway, qui mourut le même jour que lui ; de ce grand remuement de rédactions autour d’un écrivain américain estimable et sans génie, peut-être plus grand chasseur que grand écrivain ; et s’il avait pu lire en même temps et dans cette même presse française l’annonce maussade que Céline était mort.

Son effondrement physiologique des dernières années, son aspect négligé auront aussi contribué à infléchir le jugement de ceux qui l’ont approché accidentellement. Par suite d’une trépanation nécessitée en 1914 par une blessure à la tête, trépanation qu’il disait avoir été très mal faite, il avait toujours souffert de violentes migraines, mais depuis sa sortie des prisons du Danemark, où son organisme s’était affaibli, une douleur aiguë et de chaque instant ne lui laissait de répit ni jour ni nuit. Pendant des années, il a dormi moins de deux heures par nuit, d’un mauvais sommeil entrecoupé, sans jamais cesser complètement de souffrir. Il marchait difficilement et il lui arrivait, pris de vertiges, de tomber sans pouvoir se relever seul. Une autre blessure, datant aussi de l’autre guerre — un éclat d’obus qui lui avait sectionné des nerfs du bras et laissé une main presque inerte — s’était mise à le faire souffrir. Le peu de forces qui lui restait, il le concentrait pour écrire, peu soucieux de son aspect extérieur et de l’impression qu’il faisait aux enquêteurs. Le jour de sa mort, tremblant et, pour une fois, gémissant de douleur, la tête en feu, mais lucide, il allait comme chaque jour s’asseoir à sa table de travail et se mettait à écrire. C’est l’envers parfois pitoyable et combien trompeur de cette énergie surhumaine qu’ont livré au public les reporters de tout poil. C’est cet envers menteur qui a orienté l’idée que se font les jeunes générations de l’homme que fut Céline.

J’ai lu dernièrement dans la Nouvelle Revue française une étude de Jean-Pierre Richard intitulée La Nausée de Céline. C’est une tentative de psychanalyse de l’homme à travers son œuvre et ses interviews. L’auteur est parmi les gens qui ont le mieux senti l’œuvre célinienne et apprécié l’ampleur et la force de son génie poétique. C’est dire que s’il nourrit à l’égard de Céline un préjugé, ce serait plutôt un préjugé favorable. Et son idée de « nausée » correspond assez bien à l’immense lassitude qu’en dehors de son travail, Céline, exténué, sans cesse occupé de surmonter ses souffrances, laisse paraître dans ses propos, ses attitudes, ses photos des dernières années de sa vie. Mais, si séduisante soit-elle sur le plan de l’intelligence du personnage, l’explication ne tient pas pour qui a connu Céline avant la guerre. Cet homme à la taille et aux épaules de cuirassier, au visage d’une beauté virile, illuminé par la flamme joyeuse pétillant dans le regard de ses yeux clairs, appartenait à une race d’écrivains peu concevable pour les intellectuels de la jeune génération. C’est peu dire qu’il était, au physique et au moral, une force de la nature, car c’était une force explorée, organisée, celle d’un homme qui s’était maîtrisé et qui vivait dans une étroite discipline qu’il s’était forgée lui-même. Je ne lui ai connu qu’une faiblesse : la colère, à laquelle il lui arrivait de se laisser aller. Rien dans cet homme, rien dans sa conversation pleine de santé, de gaieté et d’une verve aussi étincelante que celle des meilleures pages du Voyage, non vraiment rien ne pouvait appeler l’idée de nausée. La nature avait fait de lui un lutteur, lui accordant de surcroît la force, la volonté, la puissance sur soi-même, et son œuvre littéraire est celle d’un lutteur.

Prenons garde que chez lui, la rencontre du poète et du médecin a été d’une importance capitale et a imprimé à son œuvre une direction. Professeur d’anglais ou attaché d’ambassade, il aurait peut-être fait craquer les corsets du vocabulaire et de la syntaxe. Mais il n’eût pas écrit le Voyage. La pratique des malades et le défilé des cent mille misères dans un dispensaire de banlieue ont avivé, à tout le moins fixé chez Céline, un sens probablement inné : le sens du péché non pas contre la divinité, mais contre l’homme. Ses plus grandes colères, je les ai vues déferler contre tout ce qu’il jugeait propre à l’abaissement de l’homme, à l’abandon de soi-même : l’alcool, les stupéfiants, les excès de mangeaille, le débridement de la sexualité, le luxe, la misère, les fausses morales, les fausses barrières, la religion (il semble qu’à ses yeux, le péché contre l’Église ait eu le tort d’avaliser le péché contre l’homme), les hypocrisies sociales et mondaines qui, sous une honnête couverture, favorisent le déchaînement des mauvais instincts. Non, ce n’était pas la nausée qui envahissait Céline au spectacle d’une société acharnée à se détruire dans chacun de ses individus. C’était une haine robuste, puissante, la haine d’un ennemi contre lequel il ne se sentait nullement désarmé, lui qui avait eu la volonté de se discipliner et qui pensait faire œuvre salutaire en mettant à chacun le nez dans son ordure. En écrivant Bagatelles, c’est encore un combat qu’à cette époque il a cru de bonne foi mener dans le même sens.


Jean-Pierre Richard, dans son étude, explique cette crise d’antisémitisme en avançant que Céline, n’ayant pas le courage d’aller jusqu’au bout de son personnage et par lassitude de sa nausée, aurait objectivé celle-ci le plus aisément du monde, prenant le biais d’accabler les Juifs, d’en faire des êtres immondes, capables d’avoir pourri, avili la France. Une telle objectivation implique que Céline s’identifiait au je de ses deux premiers romans, ce qui est à l’opposé de la réalité. De Céline à Bardamu, il y avait pour le moins toute la distance qui séparait Flaubert du ménage Bovary. Observons, d’autre part, que dans le temps où il publiait Bagatelles, Céline travaillait à un troisième roman, dont seul a paru le premier volume, où il s’exprimait à la première personne, et je ne vois pas qu’entre ce troisième je et ceux des romans précédents, il y ait rupture en quelque façon. Ce simple fait démontre à lui seul qu’il faut chercher ailleurs les raisons de cette fièvre antisémite.

Je crois que, chez un individu, l’antisémitisme ne se déclare pas soudainement comme une rougeole, mais qu’il est le fruit d’une éducation. Céline était issu de ce milieu de petits commerçants parisiens, tous plus ou moins antisémites, parce qu’au temps où ils étaient employés de commerce, le Juif symbolisait pour eux le patronat, et qu’après s’être établis, ils avaient trouvé en lui un redoutable concurrent accusé de ruiner le petit négoce avec le concours de la banque juive. N’oublions pas que jusqu’à l’affaire Dreyfus, la classe ouvrière à Paris (et non en province) était ouvertement antisémite, prétendument en souvenir des banquiers de l’Empire, en réalité pour des raisons plus intimes. Lorsque Jaurès eut pris parti dans l’Affaire, l’hostilité des ouvriers cessa d’être avouée, mais n’en subsista pas moins, et si aujourd’hui encore il existe à Paris un ferment d’antisémitisme, ce n’est pas dans les beaux quartiers, mais dans ce qu’on appelait autrefois les faubourgs et aussi parmi les petits boutiquiers de la capitale.

On imagine bien que, dans la boutique du passage Choiseul (lequel était déjà sur son déclin) où Céline Destouches, la mère de notre futur écrivain, vendait ses dentelles, l’enfant a dû grandir dans la familiarité de cette hargne antijuive flétrissant les suppôts de l’anti-France qui menaçaient le pain du foyer. Et ce n’est pas une prise de conscience littéraire qui a réveillé et fait flamber tout à coup un antisémitisme demeuré latent dans son cœur et dans son esprit, mais une injustice outrageante subie dans l’exercice de sa profession de médecin et perpétrée au profit d’un confrère juif. D’autres que lui auraient encaissé l’affront en rongeant leur frein, mais, je l’ai dit, on ne l’attaquait pas qu’il ne se défendît à fond, avec toutes ses forces. On jugera excessifs les développements donnés à cette affaire personnelle. Mais une injustice est-elle jamais uniquement affaire personnelle ? En tout cas une chose est sûre : Céline, s’il n’avait pas été provoqué, visé au cœur, ne serait jamais parti en guerre contre les Juifs. Ce n’est donc pas, selon le mot de Jean-Pierre Richard, un « délire de causalité » qui l’a jeté hors de ses gonds. Ici, c’est l’injustice qui a engendré l’injustice. Et si la riposte a été hors de proportion avec l’injustice initiale, c’est que Céline, en proie à la colère et à son génie verbal, avait précisément perdu cette faculté d’objectiver qu’il possédait pleinement lorsqu’il s’agissait de Bardamu et de ses autres créations.

L’erreur qui consiste à identifier Céline à Bardamu conduit naturellement à penser qu’il s’est renié en dénonçant, à propos des Juifs, l’abaissement de la vitalité, du civisme, de l’intelligence et du patriotisme français. En réalité, si l’on replace Céline et Bardamu dans les perspectives propres à chacun d’eux, il n’y a pas là l’ombre d’un reniement. On ne doit y voir qu’une contradiction, du reste bien antérieure à la crise d’antisémitisme. Cet homme, qui avait mieux que personne mesuré l’horreur, la stupidité de la guerre et le danger permanent que constituent les nationalismes surchauffés, gardait en lui, vivace et susceptible, un patriotisme d’image d’Épinal : celui que lui avait inculqué l’école communale et qu’entretenait à la maison la lecture des grands quotidiens. Cette guerre mondiale qu’il jugeait aberrante, haïssable, il était fier de l’avoir faite avec bravoure et distinction, et il n’avait jamais cessé non plus d’être fier des graves blessures reçues au service de son pays. Que nous voilà loin de Bardamu !

De nos jours, on aura peine à comprendre que de tels sentiments aient pu coexister avec des jugements lucides qui en étaient la condamnation. Moi, qui ai été, comme tous les gens de mon âge, imprégné par l’enseignement chauvin de l’école laïque, qui ai grandi dans une ville de l’Est et gardé le souvenir d’avoir assisté avant l’autre guerre à des crises d’hystérie populaire à propos de l’Alsace-Lorraine et de l’ennemi d’outre-Rhin, je ne m’étonne pas de cette contradiction. En revanche, ce qui me paraît surprenant, c’est qu’on ait pu accuser Céline d’avoir collaboré avec les Allemands et même d’avoir été pour eux un ami et un auxiliaire. C’est une fable qui courait déjà au temps de l’Occupation et qui a encore la vie dure. En réalité, Céline nourrissait à l’égard des Allemands une méfiance et une hostilité qui venaient de loin. Ses parents, qui ambitionnaient pour lui une carrière de grand commerçant ou de grand homme d’affaires, avaient voulu qu’il apprît les langues étrangères pour lesquelles il était d’ailleurs remarquablement doué. Vers sa douzième année, ils l’envoyaient à deux reprises passer ses vacances dans une petite ville allemande afin d’y apprendre la langue de l’ennemi. Le jeune Destouches se heurta là-bas au chauvinisme haineux, irréductible, des enfants de son âge, qui s’acharnaient à lui rendre la vie intenable. J’imagine bien qu’il se défendit avec vigueur et ne tarda guère à trouver des ressources dans la langue de ses adversaires, mais cinquante ans plus tard, il parlait encore de ces deux séjours comme d’un cauchemar.

La défaite de 1940 fut pour lui une humiliation et, quoi qu’il eût dit auparavant, une surprise douloureuse. Il la ressentit comme un affront qui lui eût été fait personnellement et n’y voulut jamais d’autre explication que la trahison, le manque de cœur d’une armée qui s’était laissée embarbeler, disait-il, sans combattre. C’est un chapitre sur lequel il refusa toujours la discussion, et sa rancune contre cette armée-là se soutint jusqu’à la fin de sa vie. Là, comme autrefois dans son antisémitisme, il se trouvait sur un terrain passionnel où il n’acceptait pas d’objectiver le débat.

Lors de son procès, où il fut jugé par contumace, le commissaire du gouvernement convint qu’il n’y avait rien dans son dossier. Aux admirateurs timides qu’une légende malveillante et une critique trop prudente tiennent encore à distance, je peux dire, moi aussi : « Il n’y a rien dans le dossier de Céline. »


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